A cent km de la capitale, mais à seulement 25 km de Sousse, se dresse majestueusement à Enfidha, l’aéroport international Zine El Abidine Ben Ali. Il y a deux ans, c’était une terre toute nue. Aujourd’hui, c’est un ensemble de bâtiments rayonnant de vie, un terminal doté de toutes les conditions de modernité et de bien-être, une tour de contrôle longue de 100 mètres, la plus haute d’Afrique et des pistes d’atterrissage qui s’étendent à perte de vue et qui sont prêtes à accueillir un trafic régulier, à raison de 20 mouvements par heure, dès l’ouverture. Les plus gros porteurs, du genre de l’A 380, peuvent y atterrir dès que possible. L’aéroport international Zine El Abidine Ben Ali s’adjuge la catégorie F qui spécifie le plus important degré de modernité. C’est le plus moderne d’Afrique et même, devait souligner Huluk Bilgi, le plus moderne du sud de l’Europe.
Au départ, il a fallu stabiliser le sol à coup de milliers de tonnes de remblais. On a dû creuser aussi des canaux pour évacuer les eaux pluviales… 30.000 personnes étaient engagées dans ces travaux herculéens. Aucun effort n’a été ménagé par les ingénieurs, les chefs de chantier, la main d’œuvre, l’administration… pour mener à bien la tâche dans les temps impartis et ce malgré la crise économique et financière internationale. Maintenant que le chantier touche à sa fin, on compte 3.500 personnes sur site dont 70% Tunisiens
Au moment de la visite effectuée jeudi 15 octobre 2009 par une soixantaine de journalistes, ce qui a nécessité le recours à deux bus, les baraquements qui abritaient le personnel étaient en train d être démontés, ce qui annonce la fin de la première phase des travaux. L’expédition a été organisée par les soins des responsables de la TAV.
La confirmation de l’ouverture imminente de l’aéroport au trafic est venue de la bouche de Huluk Bilgi, président directeur général de TAV-Tunisie, filiale de la holding turque du même nom. Un autre signe de l’approche des festivités de démarrage se trouve être aussi cette allée menant au terminal et qui arbore les couleurs nationales, ainsi que cet espace vert assez vaste - quelque 400.000 m² - pour contenir 150.000 arbres et arbustes, déjà plantés.
Parmi les signes distinctifs de l’aéroport, un système de sonorisation épargne aux riverains les nuisances acoustiques provoquées par les avions. L’aéroport est doté en outre d’un oléo réseau qui assure le transport du kérosène à partir d’une très longue distance. Cette fonction a l’avantage d’alléger le trafic terrestre de sorte qu’il n’est plus besoin de camions-citernes, utilisés dans d’autres régions. L’alimentation des avions s’effectue plus facilement.
En fait, le mégaprojet d’un coût global de 550 millions d’euros n’en est qu’à la première phase. Il en compte six. Au terme de ces étapes, aux environs de 2014, l’aéroport aura une capacité totale de plus de 20 millions de passagers. Il est capable dès le démarrage d’effectuer une vingtaine de mouvements par heure.
La question qui se dessinait sur les lèvres des journalistes et qui les a laissés sur leur faim, se rapporte à la date précise du vol inaugural. De l’avis d’un responsable de l’aviation civile, Si aucune date exacte n’est donnée pour le vol inaugural, c’est parce que les autorités de l’aviation civile sont tenues de délivrer un arrêté grâce auquel l’aéroport devient officiellement opérationnel. Des mesures de sécurité sont de rigueur. Des tests sont en cours et la délivrance de l’autorisation ne saurait tarder
Il est utile de rappeler que l’aéroport international d’Enfidha-Zine-El-Abidine-Ben-Ali, est réalisé par la holding turque TAV. Le projet initial prévoyait la construction, l’exploitation et l’entretien du nouvel aéroport pour une capacité initiale de 7 millions de passagers, ainsi que l’exploitation et l’entretien de l’aéroport de Monastir. Le coup d'envoi des travaux a été donné courant 2007. Doté d'une capacité totale de 35 millions de voyageurs, le futur aéroport sera un projet à forte dimension. Le coût global est estimé à 692,8 millions de DT.
Ce fleuron de l’infrastructure tunisienne est conçu pour servir essentiellement l’industrie touristique. Le choix du lieu l’indique parfaitement. Le site se trouve à proximité d’un grand axe touristique composé de la région de Sousse et celle du Cap Bon, avec Hammamet en point de mire.
L’aéroport international Zine El Abidine Ben Ali représente un véritable joyau qui s’ajoute aux multiples réalisations que connait la Tunisie, à commencer par le pont Rades-La Goulette. Ce sera bientôt le tour du port en eau profonde, situé à Enfidha également.
Les aéroports tunisiens assurent une capacité d'accueil globale de l'ordre de 14 millions de voyageurs par an.
Rappelons par ailleurs que la Tunisie compte sept aéroports internationaux gérés par l'Office de l'aviation civile et des aéroports. Il s'agit de :
- L'aéroport Tunis-Carthage, d'une capacité d'accueil annuelle de 5 millions de voyageurs (environ 79 % des vols internationaux réguliers, 16 % des vols charters et 5 % des vols internes).
- L'aéroport Djerba-Zarzis (4,5 millions de voyageurs par an, 75 % des vols internationaux non réguliers, 18 % des réguliers et 7 % de vols internes)
-L'aéroport Sfax-Thyna (500 000 voyageurs par an, 68 % des vols internes, 27 % des vols internationaux réguliers et 5 % des vols charters).
-L'aéroport 7 Novembre de Tabarka (250 000 voyageurs par an, 87 % des vols internes et 13 % des vols internationaux non réguliers.
-L'aéroport Tozeur-Nefta (400 000 voyageurs par an, 60 % des vols internationaux réguliers, 31 % des vols internes et 9 % des vols charters).
-L'aéroport Gafsa-Ksar (200 000 voyageurs par an et couvre 100 % des vols internes)
-L'aéroport de Gabès-Matmata (200 000 voyageurs par an, 95 % des vols internes et 5 % des vols internationaux régulier.
source:businessnews.com.tn