mardi 19 octobre 2010

« Come-back » de la TMA sur l’échiquier aéronautique libanais


Par Khalil HATEM | 19/10/2010

Le seul Airbus A300/600 détenu aujourd’hui par la TMA a nécessité un investissement de 35 millions de dollars. Photo Nasser Traboulsi
Le seul Airbus A300/600 détenu aujourd’hui par la TMA a nécessité un investissement de 35 millions de dollars. Photo Nasser Traboulsi

La célèbre compagnie libanaise de cargo aérien Trans Mediterranean Airways (TMA) a annoncé hier son « official take-off » après plusieurs années d'interruption. Fondée en 1953, la compagnie, qui opère aujourd'hui essentiellement en Europe et au Moyen-Orient, envisage d'explorer de nouveaux horizons à travers l'élargissement de sa flotte à quatre appareils d'ici à 2014.
La compagnie de cargo aérien Trans Mediterranean Airways (TMA) a organisé hier une conférence de presse à l'aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth (AIB) pour annoncer le début officiel de ses activités de transport de marchandises en partance et vers le Liban. Celles-ci avaient débuté, de manière officieuse, il y a trois mois, après l'acquisition d'un appareil Airbus A 300/600 destiné à l'activité de fret.
À cette occasion, le propriétaire et président de la TMA, Mazen Bsat, s'est félicité du come-back de l'une des plus anciennes compagnies aériennes libanaises, « après de longues années douloureuses », indiquant, en parallèle, que le rythme des vols était en constante augmentation depuis le début des opérations. Celles-ci ont porté à ce jour sur 546 tonnes de marchandises importées d'Europe et 118 tonnes exportées vers le Vieux Continent.
En effet, « le premier vol de l'Airbus en direction de Paris avait eu lieu le 10 juillet dernier (...). Quant à la périodicité des vols, elle portera désormais sur deux vols par semaine en direction des pays européens et un autre vers les Émirats arabes unis (EAU). Ces derniers seront suivis, dans deux semaines, par des départs vers l'Arabie saoudite et l'Égypte », a indiqué le propriétaire de la TMA.
M. Bsat a dévoilé, en parallèle, que « la fréquence des vols en direction d'Europe passera à quatre par semaine à partir de 2011 ». Les pays européens desservis par la TMA sont notamment la France, la Hollande, l'Italie, l'Allemagne et le Royaume-Uni.
À partir de 2012, l'achat de nouveaux appareils devrait en outre permettre à la compagnie de transporter des marchandises vers la Chine, la Thaïlande et le Japon, a indiqué à L'Orient-Le Jour le directeur général Europe de la compagnie, Sawaya Sawaya.

Un chiffre d'affaires de 120 millions de dollars d'ici à 2014
L'achat de l'Airbus A 300/600, d'un poids de 48 tonnes, a nécessité un investissement de 35 millions de dollars, a ajouté Sawaya Sawaya. Selon lui, cette acquisition s'inscrit dans le cadre de la politique de restructuration du groupe qui a impliqué le déblocage de quelque 100 millions de dollars. « Ce montant a permis de financer, outre l'achat de l'appareil, la rénovation des bâtiments et l'acquisition de nouveaux équipements. »
L'opération de restructuration avait débuté il y a un an par la mise en place d'une zone de stockage à froid de 320 mètres carrés, située dans l'enceinte de l'AIB.
« D'autres gros investissements vont suivre avec l'achat de trois nouveaux appareils d'ici à cinq ans, dont un ou deux seront consacrés aux vols vers l'Extrême-Orient » a-t-il ajouté.
Quant au chiffre d'affaires annuel de la compagnie, il devrait atteindre 120 millions de dollars à l'horizon 2014, avec l'acquisition prévue des trois nouveaux avions. « Chaque avion devrait en effet rapporter près de 30 millions de dollars », a expliqué à cet égard le directeur général Europe de la TMA, ajoutant que toute nouvelle acquisition devrait, par ailleurs, augmenter les effectifs de la compagnie - qui emploie à l'heure actuelle 220 salariés - entre 25 et 30 %.
Selon M. Sawaya, les investissements conséquents attendus au cours des prochaines années sont justifiés par des prévisions financières assez optimistes, grâce, entre autres, au positionnement géographique de Beyrouth (entre l'Europe et le Moyen-Orient) et l'absence de toute concurrence majeure sur le créneau du cargo aérien.
Rappelons que la TMA, initialement fondée en 1953 par l'homme d'affaires libanais Mounir Abou Haïdar, a connu des hauts et des bas au cours des trente dernières années : de l'interruption de ses activités en 1985, en raison de la guerre civile, à son interdiction d'opérer des vols vers l'Europe en 2002 et sa suspension en 2005, sur fond de bras de fer politique, la compagnie a été rachetée en 2008 par l'homme d'affaires Mazen Bsat. 



Source : lorientlejour.com