C’est bien connu : l’enfer, c’est les autres !
Au quotidien, il est rare de se retrouver enfermé plus de 10 heures d’affilée dans un espace confiné avec des inconnus qui nous insupportent avant d’avoir prononcé le moindre mot. Nul besoin d’être coincé dans un ascenseur en panne, un téléphérique bloqué par le vent ou un sous-marin en mission longue durée pour découvrir les limites de votre self-control, les voyages en avion sont là pour vous mettre à l’épreuve !
Business-men, routards du premier jour, familles nombreuses, groupes de touristes, enfants en bas âge… Chaque année, ce n’est pas moins de l’équivalent d’un tiers de la planète qui se déplace en avion.
Soyons honnêtes, les voyages en avion qui nous faisaient tant rêver étant petit, cet événement en soi générant un niveau fou d’excitation (« je vole donc je suis… un digne héritier du génie humain – cette incroyable invention me donne des ailes – youhou ! »), ont aujourd’hui laissé place à une expérience souvent pénible.
Dans les faits, il faut souvent se galérer avec ses bagages dans les transports (les aéroports dans un centre-ville, c’est une hérésie) pour se pointer trois heures avant le décollage (votre place que vous avez pourtant payée n’est pas garantie), montrer patte blanche et chaussettes trouées aux multiples contrôles de sécurité (sinon en plus de ne pas prendre votre avion, on vous fait visiter d’étranges couloirs), patienter des heures durant sur des sièges en métal (bah oui, 3 heures avant on a dit, et en plus il y a du retard) pour finalement se retrouver encastré pendant des heures dans un siège en classe économique avec 200 personnes au niveau de nervosité au moins aussi conséquent que le votre.
Et dire que vous pensiez que votre supplice s’arrêtait là… Détrompez-vous, fort d’un énervement exacerbé et soumis à un confort minimal, il devient quasiment impossible pour toute personne normalement constituée de ne pas avoir envie d’étrangler quelqu’un, n’importe qui, mais donnez-moi un cou à tordre ! Il faut dire que certains l’ont bien cherché !
Vous ne nous croyez pas ? Voici notre top 8 des voisins les plus énervants à bord d’un avion :
Celui qui… a peur qu’on lui vole sa place dans l’avion
Alors que vous êtes à deux doigts de finir votre magasine dans la salle d’embarquement, vous entendez la charmante voix de l’hôtesse invitant les passagers de la rangée 29 à 38 à se présenter au guichet pour procéder à l’embarquement.
Soudainement, c’est la ruée.
Tous les passagers qui étaient jusqu’alors assis patiemment à vos côtés, distillant tranquillement un avant-goût de l’ambiance de votre voyage (il est encore temps de changer de moyen transport), se lèvent comme un seul homme et viennent se planter en tas (gros tas) devant le guichet. Bien sûr qu’ils savent lire, bien sûr que la majorité d’entre eux sont assis dans les rangées auxquelles il est gentiment demandé de patienter et bien sûr qu’ils se sont mis au défi de griller tout le monde envers et contre tout…
Bien sûr, ces sympathiques personnes vont se faire rembarrer au guichet et gêner l’embarquement des gens appelés, retarder l’embarquement et faire la queue debout excités comme des puces alors qu’ils auraient tout simplement pu continuer à se reposer le popotin sur le siège de la salle d’embarquement.
Bien sûr, parmi eux, se trouvent les sept autres types de passagers que nous allons vous décrire en toute bonne foi dans les pages suivantes.
Celui qui… ne veut pas prêter son accoudoir
Damned, vous avez oublié de faire votre check-in en ligne et il ne reste plus de place couloir (hublot, faut même pas rêver). Dans ces cas-là, on se retrouve parfois coincé entre deux personnes bien décidées à utiliser pleinement les deux accoudoirs pour lesquels ils ont payé.
Quoi ? Vous aussi, vous aviez payé pour un siège avec accoudoir ? Dommage…
S’il reste une part d’enfant au fond de vous, vous pouvez essayer d’entamer une guerre d’accoudoir avec l’un de vos voisins (un seul hein, parce qu’à deux contre un, les stats ne parlent pas en votre faveur) : collez, remuez, poussez et tant pis si l’on vous trouve puéril.
S’il vous reste un peu de calme, vous pouvez toujours demander poliment à vos voisins si ça les incommoderait de partager avec vous ce surplus de confort (attention, ça a l’air simple comme ça, mais les gens sont plus surprenants qu’il n’y paraît).
Si cela ne fonctionne pas, attendez la première turbulence pour glisser sournoisement votre coude et grappiller du terrain, une tactique testée et approuvée !
Celui qui… n’a jamais pris l’avion
Eh oui, il y a une première à tout et les gens réagissent plus ou moins bien face à une nouvelle expérience. À peine installé, on reconnaît ces « puceaux » assez facilement, même s’ils se divisent en deux grandes catégories, impossibles néanmoins à départager.
Les premiers bondissent dans tous les sens, racontant à tout le monde leur joie (pourtant indescriptible) à l’idée de s’envoyer en l’air (on pourrait presque les comprendre), faisant trembler d’excitation toute la rangée de sièges. Leur délire ? Prendre des photos par dizaines et, pour peu qu’ils n’aient pas pu avoir une place hublot, vous grimper dessus sans hésiter pour apercevoir le même tarmac qu’ils ont déjà admiré pendant 2 heures dans la salle d’embarquement.
À l’inverse, le stressé du coucou ne risque pas pour autant de passer inaperçu. Sisi, c’est de lui que vient ce bruit de craquement d’ongles sous les dents que vous entendez. C’est également sa patte folle qui vous fait vibrer. Avec un peu de bol, il peut lâcher quelques larmes et, dans les cas extrêmes, faire de l’hyperventilation. Attention ! Si vous tentez de le rassurer, vous devenez immédiatement responsable de cet individu (et ouais, fallait lire le manuel) et il pourrait bien vous le rappeler en plantant ce qu’il lui reste d’ongles dans votre bras à chaque turbulence (le fourbe, il a déjà la meilleure technique pour récupérer l’accoudoir) ou en vous signifiant chacune de ses nouvelles découvertes (oh oui, elles sont petites les voitures vues d’en haut), car en se calmant, il retrouve ses potes de la première catégorie de newbies.
Une seule solution, plongez-vous dans le catalogue de produits duty free (plusieurs fois) jusqu’à ce que quelqu’un d’autre (une bonne âme,celle-là, pas comme vous) se laisse apitoyer par tant de désarroi. Attention ! Ne sortez JAMAIS la brochure descriptive des situations d’urgence de l’appareil !
Celui qui… ne se sent pas très bien
Atchoum ! Snurgh ! Blurp ! Glagla ! Snif ! Argh ! Shrrr !
Vous êtes en direction de Bora Bora pour un séjour farniente en amoureux et votre voisin a la mine bien pâle. En plus d’éternuer, de renifler, de se moucher et de respirer bizarrement pendant son sommeil, ce cher compagnon de route va sans doute vous laisser un souvenir des plus sympathiques.En effet, vous voici certain de passer les trois premiers jours de plage la tête dans vos kleenex.
Dans le meilleur des cas, vous n’êtes pas assis juste à côté de ce pauvre porteur de germes, mais ses éternuements répétitifs auront sans doute le don de vous faire sursauter durant l’intégralité de votre nuit à bord.Sans compter sur la psychose générale qui risque de s’emparer des autres passagers en ces temps de grippes tueuses, de celles qui attendent, tapis dans l’ombre, l’heure de rayer les êtres humains de la planète.
Autre possibilité, votre voisin a l’air d’être en forme, son nez ne coule pas, ses yeux ne larmoient pas quand soudain… au premier mouvement un peu brusque de l’avion… sa bouche se tord. Celui-là à un estomac fragile qui ne fait aucune différence entre une montagne russe dernière génération et un avion de ligne. Les choses se compliquent souvent avec l’arrivée du plateau-repas et de ses mets tellement appétissants. La contagion risque d’être encore plus rapide que dans le premier cas. Pour tenter de vous sauver : donnez-lui tous les sacs prévus à cet effet disponibles dans votre périmètre, montez le son de vos écouteurs et ne regardez plus jamais dans sa direction. Au pire, forcez-le à acheter un parfum duty free pour se faire pardonner.
Celui qui… cherche à tout prix un ami
Jeanine s’ennuie et elle va vite vous le faire comprendre. De votre côté, vous n’avez habituellement rien contre tailler un petit bout de conversation, mais là, étrangement, vous n’êtes juste pas d’humeur. Vous espérez que votre interlocuteur (Jeanine donc) comprendra votre besoin de tranquillité à l’aide de quelques signes évidents. Vous avez sorti votre bouquin, votre ordi portable, vous jouez avec votre téléphone, vous répondez avec de moins en moins de syllabes…
Malgré tout, plus les minutes passent, plus vous avez l’impression de connaître personnellement chacun des petits-enfants de Jeanine et vous vous prenez à détester cet ainé et sa mention bien au Bac. Vous rêvez désespérément d’une esquive en direction des toilettes, mais le panneau lumineux est formel, vous devez rester à votre siège et garder votre ceinture attachée. Ça y est, vous êtes bon pour une analyse de la société de consommation Secret Story à l’appui. Laissez tomber, vous êtes maudit et seul un atterrissage d’urgence pourra venir écourter votre supplice.
Notre conseil : si votre voisin met en évidence un portefeuille dont dépassent des clichés de famille, un guide touristique surligné au fluo, un Télé 7 Jours, un caméscope allumé… Mettez vos écouteurs le plus vite possible et ne souriez jamais !
Celui qui… a moins de 6 ans
À force de prendre l’avion et de toujours toujours toujours me retrouver à proximité des enfants et autres bébés baveux, j’en ai fini par me demander si j’avais fait du mal dans une vie antérieure. Manifestement il semblerait que cela fasse partie du lot quotidien du voyageur, tout du moins suffisamment pour que ce voisinage soit dans le top du « ptit truc sacrément énervant dans un avion ».
Attention mesdames (et messieurs) loin de moi l’idée de vous reprocher d’avoir des enfants ou de voyager avec eux lorsqu’ils sont en bas âge (quoique), mais vous noterez quand même que certains passagers de l’avion n’ont pas spécifiquement prévu, en achetant leur billet d’avion, de se faire une nuit babysitting pour le même prix.
Je ne vous dis pas le nombre de fois ou l’idée de les ranger dans les compartiments en hauteur (prévus à cet effet, si si) m’a traversé l’esprit. C’est hallucinant comment un seul spécimen peut à lui tout seul transformer le trajet de l’intégralité des passagers en un petit enfer à 10 000 mètres d’altitude (finalement, l’enfer sur terre, c’est pas si mal).
Entre hurlements pré décollage, braillements en vol, réveils intempestifs, remplissage abondant (et odorant) de couches, sans compter les diverses crises/spasmes /colères / joies menant inévitablement à une avalanche de coups de pieds dans votre siège, nul doute que les marmots n’ont pas vraiment la capacité à être formés aux règles à bord. Je suis prêt à parier que si moi (vous aussi, hein, pas la peine d’essayer), je faisais ne serait-ce que l’un des ces trucs, je serai banni à vie de toutes les compagnies aériennes. Comment se fait-il que les baveux s’en sortent sans même une petite piqure anesthésiante ?
Celui qui… préfère votre écran
Quelle belle invention que cet écran personnel judicieusement placé sur le siège qui se trouve devant vous. Finis les trajets de 11h à tenter désespérément d’étirer son cou pour apercevoir derrière ce géant à la chevelure folle un bout de l’écran qui diffuse tyranniquement « LOL » (ouéoué ce truc avec Sophie Marceau). Vous pouvez enfin passer le temps avec le film que vous avez toujours voulu voir sans jamais en prendre le temps (ne faites pas semblant, on en a vu plus d’un trépigner à l’idée de se faire un bon nanar dans les airs).
Cependant, certains passagers semblent complètement perdus à l’idée d’avoir le choix. Problème flagrant de gestion du libre arbitre ou tout simplement incapacité congénitale à rester concentré, votre voisin préfère regarder votre écran par-dessus votre épaule (Attention ! Protégez votre accoudoir !!!). Jouez à un jeu ou lisez votre magasine, c’est la même, vous voilà catapulté dans votre quotidien heure de pointe dans le métro.
Si par magie, votre voisin a réussi à faire marcher son propre écran, il y a de fortes chances qu’il se mette à s’esclaffer et à commenter son film à haute voix. Pour peu que ce soit Jeanine, il voudra en débattre dès le générique terminé.
Celui qui… part avec le club
Ahlala… que ce soit à l’aller ou au retour, ces joyeux drilles ne passent généralement pas inaperçus. Vous n’aviez pas envie de parler à Jeanine (si si on vous a vu) et se sentant délaissée, cette année elle est partie avec le club. C’est maintenant un groupe (une vingtaine généralement) entier de routards endiablés (entendez par là « qui aime faire de la route en car) qui prend possession de la cabine.
Faciles à reconnaître, le chef de meute et son pack de mâles et femelles alpha ont la bougeotte et ressentent la nécessité de se lever toutes les deux minutes. Leur cri de guerre ? Le petit clic des ceintures de sécurité qui se défont simultanément dès que le signal sonore indique qu’il est autorisé dese lever. C’est alors une symphonie d’ouvertures de coffres à bagages, de fouilles intenses de sacs pour trouver le pull, le livre la revue qu’on a oublié de conserver à portée de main (ah mince, mon tube de crème pour les mains – t’as vu c’est du 150 ml, mais ils m’ont laissé le passer –, mon sudoku, mon crayon pour mon sudoku…). Plus on se lève, plus on s’affirme, plus on a pensé à tout, plus on frime… Tout pourrait bien se passer si ces passagers ne tiraient pas constamment sur le siège de devant pour se hisser hors du leur, ne squattaient pas dans le couloir en reposant nonchalamment leur popotin sur le côté de votre siège (oui juste la, à côté de votre tête) et se retenaient de clamer leurs anecdotes de voyage dignes d’un best of de « Vis ma Vie ».
Ca parle fort (la surdité n’est pas une excuse), ça se gausse à vous en faire vibrer les tympans (votre surdité n’est pas un remède), ça appelle René et Jacqueline toutes les deux minutes – les pauvres, ils n’ont pas pu avoir de place à côté et sont dix rangées derrière (loups solitaires ou boucs émissaires) – et vas-y que je t’abaisse mon siège pour dormir sans prêter attention à mon voisin de derrière qui peut-être n’a pas fini de manger…
Leur voyage se termine généralement en apothéose avec un tonnerre d’applaudissements à l’atterrissage. Soulagement,auto-satisfaction ou libération ?