L’industrie aéronautique québécoise doit miser sur l’avion écologique et la recherche et développement pour affronter la concurrence des pays émergents et demeurer un joueur clef sur l’échiquier mondial.

 

Voilà l’un des constats formulés par les acteurs de l’industrie dans un livre blanc présenté vendredi dans la métropole québécoise en marge de l’assemblée annuelle d’Aéro Montréal.

«On va faire notre place au soleil comme on l’a fait dans le passé malgré les pays émergents», a commenté Gilles Labbé, nouveau président du conseil d’administration d’Aéro Montréal et président et chef de la direction de Héroux-Devtek.

Aéro Montréal estime que les fabricants québécois doivent saisir la balle au bond. Investir en recherche et développement pour concevoir des appareils moins énergivores et qui émettent moins de bruits.

«Si on veut garder notre position de leader il faut investir dans l’avion écologique», a exprimé Clément Gignac, ministre du Développement économique de l’Innovation et de l’Exportation, soulignant que les pays européens imposeront bientôt des règles plus sévères aux appareils qui survolent leur territoire.

L’industrie aéronautique québécoise aura des moyens financiers pour se lancer dans le développement de produits verts. Le gouvernement lui a accordé une contribution non-remboursable de 70 M$ dans son dernier budget en mars. La somme va servir à financer le projet de démonstration de l’avion écologique de l’industrie aéronautique québécoise qui va être conçu au coût de 150 M$.

Le livre blanc d’Aéro Montréal a été rédigé à la suite du Forum innovation 2009 tenu en décembre dernier à Montréal. Le document recommande aussi à l’industrie d’encourager et de déployer l’investissement dans des initiatives majeures comme la recherche et développement notamment.

Aéro Montréal recommande également d’intégrer les PME dans la chaîne d’approvisionnement et d’innovation en plus de renforcer les liens entre tous les acteurs de l’industrie au Québec comme à l’étranger.

Reprise de l’emploi

Les fabricants aéronautiques ont été durement frappés par la récession. Des milliers de travailleurs d’ici comme d’ailleurs ont perdu leur emploi parce que des clients ont annulé ou reportés des commandes.

Le président du conseil d’Aéro Montréal, Gille Labbé, croit que la plupart des travailleurs québécois auront retrouvé leur emploi dans le secteur aéronautique d’ici le début de 2011. «Il faut construire 20 000 appareils de plus de 100 sièges d’ici 20 ans dans le monde et le transport aérien va croître de 5% par année», a expliqué M. Labbé.

La reprise sera même plutôt lucrative pour le Québec selon l’analyse du ministre Clément Gignac qui table sur une forte croissance de l’emploi d’ici 3 à 5 ans dans le secteur aéronautique. «Les entreprises ont très bien réagi. Elles investissent durant la crise pour être en position quand la reprise va se matérialiser», a conclu M. Gignac.

Le secteur aéronautique québécois compte 40 000 travailleurs et génèrent des revenus de 12,4 G$ par année dont 80% proviennent de l’exportation.

Carl Renaud
Argent