En 2009, le groupe, porté par les revenus de ses redevances et de ses loyers immobiliers, mise toujours sur une légère hausse de son chiffre d'affaires.
Aéroports de Paris (ADP) tire son épingle des turbulences. Du moins pour le moment. Son président, Pierre Graff, s'est voulu très rassurant, ce vendredi, en présentant des résultats semestriels supérieurs aux attentes. Certes, ADP a vu son trafic chuter de 6,4 % au premier semestre, mais cette baisse reste relative compte tenu du contexte économique et de la faiblesse générale de la demande de voyage. ADP s'en sort même mieux que certains de ses concurrents, comme Schipol qui accuse un recul de plus de 11 % sur la même période. Son résultat opérationnel courant (avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) progresse de 4,5 % à 423,6 millions d'euros. Au final, son résultat net (part du groupe) gagne 1,3 % à 127,3 millions d'euros.
Une performance enviable qui permet à Pierre Graf d'afficher une certaine sérénité pour l'avenir. Il a maintenu ce vendredi ses prévisions pour l'exercice 2009 si son trafic reste conforme à ses attentes, c'est-à-dire en retrait de 4,5 % et 6,5 %. Il anticipe « une légère croissance du chiffre d'affaires en 2009 ». Quant à son résultat opérationnel (Ebitda), il devrait rester stable cette année par rapport à celui enregistré l'an passé (848 millions d'euros). L'opérateur de Roissy, d'Orly et du Bourget maintient également son programme d'économies de coûts de 42 millions d'euros cette année (gel des embauches, économie d'énergie, optimisation des achats…) dont la moitié est déjà réalisée.
Réorganisation des commerces
Pour autant, rien n'est encore gagné pour ADP. Sa résistance actuelle pourrait bien s'effriter au fil des mois. En y regardant de près, il ressort qu'ADP a bénéficié de plusieurs facteurs positifs. ADP a augmenté son périmètre d'activité avec l'ouverture de son satellite S4. Celui-ci a permis d'étoffer le nombre des avions au contact des aérogares (+ 13 % des redevances de stationnement). De même, les augmentations du montant des taxes et redevances aéronautiques (+ 5,5 % au 1er avril 2009) lui permettent de contrebalancer la baisse du trafic passager. Mieux encore, les redevances dites spécialisées (sûreté) ont explosé de plus de 40 % avec la multiplication nécessaire des points de contrôle, phénomène qui profite directement à ADP.
En matière commerciale également, le groupe commence à tirer les premiers fruits de la réorganisation de ses commerces. Leur chiffre d'affaires a progressé de 1,4 % au premier semestre. Sa coentreprise Dutee Free Paris a démarré ses activités début février et exploite déjà 23 boutiques entre les aéroports de Roissy et d'Orly.
Mais c'est sans doute en matière immobilière qu'ADP enregistre sa plus belle performance. Son chiffre d'affaires grimpe de 5,5 % à plus de 107 millions d'euros. ADP a mis de l'ordre dans ses contrats de location pour les faire correspondre aux prix du marché. Ses recettes locatives s'en ressentent : elles progressent de 24,3 %. On comprend l'ambition de Pierre Graff de faire d'ADP une « vraie foncière ». « Mais attention à ne pas trop afficher de résultats semestriels alléchants, observe Serge Gentili, administrateur et représentant des salariés d'ADP. La croissance des revenus liés aux redevances comme ceux des commerces et de l'immobilier devrait ralentir et on n'est pas à l'abri d'un retournement. »
Le Figaro