mercredi 26 août 2009

Airbus : Londres va financer en partie le futur A350

AIRBUS
Le Royaume-Uni a accepté d'accorder jusqu'à 340 millions de livres (400 millions d'euros) d'avances remboursables à Airbus, la filiale du groupe européen d'aéronautique et d'armement EADS, pour le développement de son futur long-courrier A350 XWB. Il doit concurrencer le Boeing B787 qui rencontre de gros problèmes de production.

Le ministre du Commerce Peter Mandelson a annoncé ce vendredi que le Royaume-Uni a accepté d'accorder jusqu'à 340 millions de livres (400 millions d'euros) d'avances remboursables à Airbus, la filiale du groupe européen d'aéronautique et d'armement EADS, pour le développement de son futur long-courrier A350 XWB (pour extra wide body, fuselage très large).

Il souligne dans un communiqué que "ce soutien permettra de créer et de maintenir plus de 1.200 emplois au sein d' Airbus sur les sites de Filton et de Broughton ainsi que plus de 5.000 autres au sein de sous-traitants dans l'ensemble du Royaume-Uni".

Comme l'avait révélé La Tribune en juin, la France et l'Allemagne prévoient de prêter au total 2,5 milliards d'euros à Airbus pour ce programme (1,4 milliard pour la France qui va assurer le plus gros de la réalisation de l'avion et 1,1 milliard pour l'Allemagne).

Quatrième pays du programme Airbus, l'Espagne étudie encore son éventuelle participation au financement.

Airbus a posé en janvier la première pierre de la ligne d'assemblage de l'A350 XWB dont le coût de développement est estimé à quelque 10 milliards d'euros. Cet appareil qui doit sortir en 2013 va concurrencer le futur Boeing B787 qui ne cesse d'accumuler les retards et dont la date de sortie est maintenant floue, pas avant 2010 en tout cas, ce qui entraîne de nombreuses annulations (70 en quelques semaines, ramenant les commandes de ce modèle au chiffre encore confortable de 800).

Boeing semble rencontrer de gros problèmes avec les matériaux composites dont son avion doit être fait en grande partie tout comme l'A350 mais pour une moindre part. L'avionneur américain a d'ailleurs reconnu ce vendredi avoir stoppé la production de son B787 en raison de minuscules plissements découverts sur des parties composites fournies par l'italien Alenia Aeronautica (groupe Finmeccanica).

Les avances remboursables, une spécificité du financement d'Airbus, prévoient comme leur nom l'indique, un remboursement en cas de succès du programme. Il ne s'agit pas de subventions publiques pures et simples (comme le rival Boeing en bénéficie de la part du Pentagone au nom des programmes d'armement ou de la Nasa pour les programmes spatiaux. La question fait en tout cas l'objet d'un intense bras de fer entre Européens et Américains qui, eux défendent Boeing, devant l'OMC, l'organisation mondiale du commerce.

latribune.fr